Commentaires :
Nous étions à la recherche depuis quelques temps d'escales dans des lieux qui ont gardé leur âme, nous sommes servis...
Port Blair, c'est tout à la fois: la mer, les vaches sacrées, les belles plages, les palmiers, les tuk- tuk, le bruit, les klaxons, la conduite anarchique, les odeurs, la saleté, la pauvreté.
Nous décidons de visiter l'île par nous-mêmes: elle n'est pas très grande, cela nous semble faisable. A la sortie du port, les militaires canalisent les sortants. C'est une véritable foire d'empoigne, des dizaines de taxis et de tuk-tuk attendent pour nous offrir leurs services.
Après un petit moment de panique, c'est vraiment impressionnant cette meute d'Indiens qui se jettent sur les touristes, nous apercevons un des serveurs du bateau que nous connaissons bien, il est Indien. Nous lui demandons conseil. Il va, pour nous, donner des consignes à un des chauffeurs et négocier le tarif de la journée. Nous voilà rassurés, nous embarquons dans notre tuk-tuk "grand luxe".
Après une demi-heure de slaloms, de cris, de klaxons, de manœuvres en tous genres, on s'arrête devant la prison, pas déçus de descendre, notre chauffeur est un peu cascadeur. Nous sommes dans un ancien bagne, haut-lieu de cruauté, administré par les Anglais pendant leur occupation.
C'est là où les choses se gâtent avec notre chauffeur. Il propose de prendre les tickets pour nous, nous demande 10$ puis revient en réclamant 5 autres. On lui en donne 20, en lui réclamant de nous rendre les 10 précédents mais il nous répond qu'il va nous les rendre plus tard, qu'il doit prendre les tickets maintenant. On entre dans la prison pour la visite, il propose de nous rejoindre plus tard avec les tickets. A la fin de la visite, il nous rejoint effectivement et nous donne nos tickets d'entrée, on lui réclame notre monnaie et il nous dit plus tard, plus tard. Là, c'en est trop, il nous demande de remonter dans le tuk-tuk, nous lui réclamons à nouveau notre monnaie. Acculé, il nous rend 40 roupies, soit environ 1$. Ce n'est pas possible, les entrées coûtent entre 5 et 10 $. Fâchés, nous préférons lui dire que nous ne souhaitons pas continuer la journée avec lui. Nous sommes tombés sur un petit voyou qui va continuer à nous arnaquer toute la journée.
Nous partons à la recherche d'un autre tuk-tuk, ce n'est pas bien difficile, il y en a partout. Un qui parle anglais, un peu moins. Renégociation pour le prix de la journée, nous repartons délestés de 20 $ (ce n'est pas la fin du monde), l'atmosphère se détend enfin.
Direction la plage, dommage que tout soit si sale car le paysage est magnifique, idyllique: plages de sables blancs, palmiers. L'écologie ne fait pas partie de leurs préoccupations, ça et là, des sacs plastiques, des chaussures, des objets de tous genres.
Après la trempette, 30°C dans l'eau c'est pas mal, et un petit rafraîchissement dans un bar douteux, nous demandons à notre chauffeur de nous emmener au "bazard". C'est le souc en plus sale. Les saris rivalisent de couleurs mais, pour nous, les achats ce sera pour une autre fois. Il fait trop chaud et c'est vraiment sale, nous n'avons pas encore eu le temps d'apprivoiser cet environnement pour nous sentir à l'aise.
Encore un petit tour en tuk-tuk, nous y sommes à l'ombre et avec la vitesse, il nous semble que l'air nous rafraîchit. Petite visite de l'aquarium, il n'y a pas grand chose à voir, quelques poisson-clowns. Côté aquarium, nous avons beaucoup mieux à la Rochelle.
C'est bien exténués que nous rentrons au bateau, exténués par la chaleur et l'humidité, mais exténués aussi par l'environnement tellement en opposition avec ce que nous venons de vivre dans des villes comme Shanghai, Hong-Kong, Singapour et Kuala Lumpur.
Remarque :
Avant de débarquer à Port Blair, nous avions assisté à une conférence. La conférencière, une Indienne, nous avait expliqué qu'en Inde, en comparaison avec tous les pays que nous avions précédemment visités, la grande différence serait que nous serions dans la vraie vie, les costumes ne seraient pas du folklore, les tuk-tuk seraient de réels moyens de transport, les restaurants seraient authentiques et les vaches aussi.
Gagné, tout a semblé très réel, tellement réel que nous nous sommes fait peur quelques fois.
