[./escale15papouasiereport2.html]
[./preparatifs.html]
[./accueil.html]
[./lavieabord1.html]
[mailto:helene@110jadm.fr]
[./presentation.html]
[./lesaviez2dvous.html]
[./escale_map.html]
[./escalepardates.html]
[./escale15papouasiereport1.html]
[./escale15papouasiereport2.html]
[./escale15papouasie.html]
[Web Creator] [LMSOFT]
Rabaul - Reportage 2
5/03/2009
Haut de page
110JADM
C'est en des moments comme ceux que nous venons de vivre, qu'on se dit heureux d'être nés, là où nous sommes nés.
PAGE ACCUEIL DE L'ESCALE
REPORTAGE
INFO METEO :

Température  extérieure : 30°C
Temps ensoleillé
Humidité: 85%
Navigation calme
Commentaires :

          Quelle misère! Quel malaise! Et aussi quel contraste avec l'Australie!

          On se retrouve projetés dans la noirceur. Rabaul n'a pas pansé ses plaies depuis la dernière éruption du volcan Tavurvur, en 1994. Fort heureusement, l'alerte avait été donnée à temps, tous les habitants avaient pu être évacués en temps et en heure.

          Les palmiers ses hissent au travers de la poussière de lave qui s'est agglutinée et colmatée, formant des monticules de 2 à 3 mètres de haut.
          
          Nous partons en direction du volcan, en suivant la piste de cendres et de scories d'où émerge parfois l'ancienne route de macadam.

          C'est un spectacle de désolation. Après l'éruption de 1994, qui a fait d'énormes dégâts, rasant tout sur son passage et laissant parfois plusieurs mètres de magma, les habitants sont revenus sur leurs terres et ont reconstruit des semblants de maisons. Ils ont recommencé à vivre, là où plus rien ne pousse, où tout est noir et sale. Mais, qu'importe, ils sont chez eux. Et, quand on leur demande pourquoi ils ne sont pas partis vivre ailleurs, notre question semble incongrue. Comment peut-on vivre ailleurs que sur la terre où nous sommes nés ?

          Ils ne semblent pas malheureux, ils ne réclament rien, ils ne mendient pas. Au marché, sur la place du village, ils sont là pour nous vendre leurs colliers de perles et coquillages, leurs chapeaux et éventails en feuilles de palmiers pour gagner les quelques dollars qui vont leur permettre de subsister. Et, quand ils n'ont pas le moral, ils mâchent une substance de leur concoctage qui les emmène dans un autre monde!... Leurs gencives sont rouges et en vieillissant, ils n'ont plus beaucoup de dents. Pas sûr qu'ils voient un dentiste de toute leur vie.

          A la question: que faites-vous ? La réponse est: rien. Il n'y a pas de travail, ils pêchent pour se nourrir et les femmes fabriquent les quelques objets qui vont être vendus aux bateaux de passage.

          Les enfants, comme tous les enfants du monde, jouent, courent, sautent et s'éclaboussent dans la mer chauffée par les sources chaudes qui s'écoulent en permanence (sources contenant des sulfures). Pas sûr que cette plage obtienne le "pavillon bleu" pour la saison prochaine. Nous sommes interloqués par ces petits tout ronds, tout blonds et oui, blonds. Les cheveux fins des enfants ne résistent pas aux UV ardents à cette latitude. Aujourd'hui, il n'y a pas classe. L'accostage d'un bateau étant exceptionnel, c'est jour de congé pour tout le monde.

          Ils nous accompagnent au pied du volcan, là où les eaux chaudes créent des petits jets bouillonnants. Toutes les 10 minutes, environ, une éruption envoie un panache d'environ 500 mètres, très noir au début et ensuite de plus en plus blanc, en émettant comme un bruit de réacteur d'avion. Ensuite ce panache retombe gentiment sur la ville et ses environs. Pour nous qui ne sommes pas habitués, la gorge nous pique, l'atmosphère est difficilement respirable avec en plus la chaleur humide, c'est la mousson, en ce moment. Ça ne semble pas les affecter, en apparence. Parce que, en réfléchissant bien, des personnes âgées, nous n'en avons pas rencontrées. Elles sont peut-être toutes mortes...

          Tout, dans ce pays, semble être d'un autre temps, les voitures, les maisons (délabrées, la plus part de temps), les magasins (pas très achalandés et poussiéreux).

          Nous montons à l'observatoire volcanique. Nom pompeux pour une cabane avec quelques affiches expliquant les phénomènes volcaniques et les dégâts de l'éruption de 1994. Au beau milieu trônent des équipements de contrôle de l'activité volcanique. Tout, là encore, nous paraît d'un autre âge.

          Au hasard de notre promenade, nous découvrons; ici, un tunnel (les Japonais en avaient creusés 500 km pendant la 2e Guerre Mondiale), là, une carcasse d'avion et là encore, les vestiges d'un bâtiment militaire. La piste d'atterrissage, elle, a été détruite par la lave de l'éruption de 1994.

          Nous rentrons à notre bateau qui fait tache avec belle robe blanche face à cette noirceur. Nous sommes un peu honteux de notre luxe et notre confort comparés à la misère de ces gens qui, heureusement n'ont pas d'éléments de comparaison, ne connaissant pas notre monde moderne.


          Et, voilà, Royal Princess appareille pour Guam. Aucun passager ne manque à l'appel. Finalement tout se perd, même la réputation d'anthropophages des Papous !