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Salalah est une ville touristique qui accueille principalement une clientèle arabe de juillet à septembre.
En avril, nous sommes les seuls touristes, ce qui nous permet de vivre la vraie vie dans une ville arabe traditionnelle.
Ici, pas de tours ni de buildings étincelants, toutes les constructions sont dans le pur style arabe, les gens aussi sont de véritables arabes avec leurs mœurs et coutumes, ils n'ont pas encore été conquis par l'occidentalisme.
Les hommes portent sur un pantalon bouffant, la djellaba qui peut être de couleurs variées mais elle est souvent blanche. Sur la tête, deux options, soit le bob droit, soit le turban, carré de couleur, enrubanné autour de la tête.
Quant aux femmes la tenue est plus stricte, grande robe noire qui peut être plus ou moins agrémentée de brillants et broderies sur le devant et sur le tête, soit le foulard serré de couleur noire, soit la cagoule, noire elle aussi, qui ne laisse entrevoir que les yeux au travers d'une fente. Tout dépend des coutumes familiales mais de toutes façons, les femmes ne peuvent laisser apparents que le visage ou une partie du visage et les mains quand elles sont en dehors de chez elles. A la maison c'est différent, elles s'habillent comme bon leur semble. Etant donné ce que nous avons vu en vente dans les magasins, la tenue intérieure est colorée mais reste longue et avec des manches.
Et quand elles reçoivent ? De toutes façons elles ne reçoivent qu'en présence de leur mari et doivent reprendre la tenue noire de sortie si les invités ne sont pas des très proches. La coutume veut aussi que les hommes restent entre eux, les femmes entre elles. Si le mari a plusieurs femmes, ce qui est parfois le cas, toutes les femmes vivent sous le même toit mais ont des cuisines et chambres séparées. Le mari doit respecter l'égalité entre les femmes s'il donne un rial à l'une il doit en donner aussi un aux autres. la vie s'organise une semaine chez l'une, une semaine chez l'autre (ça nous rappelle quelqu'un).
Au musée, nous rencontrons un groupe d'enfants d'une école. Malgré leur jeune âge, les petites filles sont voilées, le foulard est blanc. Les enfants nous demandent une interview en anglais, leur but est de rencontrer des personnes de nationalités différentes, comme nous sommes les seuls Français, ils sont ravis. Ils nous prennent en photos, à notre tour nous sortons l'appareil. Nous voulons prendre les 2 petites filles avec qui nous avons discuté et leur accompagnatrice. Pour les petites filles, pas de soucis mais pour l'accompagnatrice, un homme qui doit être employé du musée met son véto, pas question qu'elle soit prise en photos (nous l'avons quand même prise à son insu). Même chose, un peu plus tard quand nous demandons à une jeune fille très jolie qui tient une boutique au musée, elle refuse que nous la prenions en photo, tout en lançant des regards vers les hommes environnants.
Au souk, peu de femmes tiennent les boutiques, c'est principalement le domaine des hommes. Tous les tailleurs du pays ont dû s'y regrouper, les échoppes sont touche à touche, ils sont tellement nombreux que l'on se demande comment ils peuvent tous gagner leur vie. Les coiffeurs aussi sont en nombre important, certainement que les arabes se font souvent couper les cheveux, la coupe y est beaucoup moins cher que chez nous: 0,75€.
A Salalah, on cultive la noix de coco, la banane et la papaye mais toutes ces cultures sont irriguées. Sans irrigation, rien ne pousse dans ce désert qui s'étend à perte de vue, enfin quand on y voit quelque chose, il y a tellement de poussière, le sable est si fin qu'il s'envole au moindre coup de vent. Ceci n'émeut pas le moindre du monde les dromadaires qui, eux, contrairement à nous, ont été "câblés" pour vivre dans ces conditions extrêmes, ils peuvent ne rien manger et ne rien boire pendant deux mois tout en bravant tête nue le soleil brûlant du désert.
Ce que nous retiendrons d'Oman et des pays arabes en général c'est que l'émancipation de la femme n'est pas pour demain, il faudra encore quelques générations avant que les hommes aient un regard différent sur les femmes.
Départ pour l'Egypte, en attendant nous devons passer le golfe d'Aden . . .
